Date  de la dégustation : 27 AOUT 2023

De mes notes de dégustations tu peux accéder  à  page  que j'ai créé pour la distillerie , mais aussi au site de la distillerie ici.  Tu peux lire la description de la bouteille , et bien entendu ce que mon oeil a vu , ce que mon nez a senti , ce que ma bouche  m'a révélé . Je te décris aussi la finale , les résidus secs du verre . Enfin je te donne mon avis global .  Je tiens à rappeler que chaque dégustateur a son avis qui lui est propre en fonction de ce que ses sens  lui ont révélé. Tu peux trouver des informations sur la physiologie du goût ici .

Si vous désirez lire la note de dégustation du 12-07-2023 de la distillerie c'est ICI.

La Celtic Whisky Distillerie utilise de l’orge maltée et l’eau de sa source afin d’élaborer son wash qu’elle distille lentement à flamme nue. Pour ce whisky la distillerie s’est tournée vers un malt que l’on peut qualifier d’historique. Il s’agit du malt  « Plumage Archer »  qui a été développé au début du 20^ème siècle par le docteur Edwin Sloper Beavan , phyto-généticien bien connu du milieu brassicole.

C'est le premier malt issu d'un croisement d'orge qui a été commercialisé. Le malt Plumage Archer était un de ceux qui a dominé la production des bières anglaises du début du XXème siècle.

Cette orge , après un grand succès,  avait été semble-t-il abandonnée au début  début des années 1960 au profit de nouvelles variétés à plus fort rendement.

D'un point de vu aromatique, l’orge Plummage Archer va permettre d’avoir un malté sucré avec des notes fruités , de caramel et de biscuit.

C’est en  octobre 2019 qu’un distillat de malt Plumage Archer a été placé dans les chais la Celtic Whisky Distillerie pour bénéficier d’une maturation dans un ex-fût de bourbon. Idée intéressante. Pourquoi ne pas faire revivre cette découverte du docteur Edwin Sloper Beavan ?

Après avoir tranquillement grandi sous le climat breton  et sous la protection de son fût d’ex bourbon, Glann Ar Mor – Plumage Archer est  enfin né !

 C’est un single malt whisky embouteillé en une édition limitée à 347 flacons, légèrement réduit à 49,4 % vol avec l’eau de leur source habituelle , sans coloration ni filtration à froid c’est à préciser. Un essai qu’il fallait faire !

Les notes de dégustation de la distillerie sont alléchantes: « Une explosion fruitée vous ravira dès le premier nez : fruits de la passion, noix de coco, banane mûre et mangue… Son attaque franche, mêlant biscuit sec, malt, vanille et fruits, envoutera vos papilles ! Pour une finale fruitée toute en fraicheur ».

Un peu de recherche m’a permis de découvrir que c’est au début du 20^ème siècle que la recherche en génétique végétale a permis des croisements des variétés d’orge . Un nom ressort c’est celui du  Dr Edwin Sloper Beavan, agriculteur et botaniste, mais aussi phytogénéticien qui  a fait les premières recherches sérieuses en Grande-Bretagne, mettant en place des études dans les locaux de la malterie Warminster dans le Wiltshire.

L’un des croisements étudiés concernait l’orge danoise Plumage, à épis larges et à haut rendement d’excellente qualité, avec Archer, une orge locale anglaise à tige courte de type « Landrace ». On appelait « Landrace » des sélections sauvages qui n'étaient ni  très uniformes ni très instables.  Nous allons voir que cette combinaison allait être remarquable.

Après plusieurs essais de croisements dans les locaux de la malterie Warminster, Plumage Archer y a été créé en 1905 par le Dr Edwin Sloper Beaven, alors propriétaire de Warminster Maltings . Cette découverte a été rapidement suivi de cultures commerciales au cours des années suivantes d’autant plus qu’elle était interessante pour les malteurs mais aussi pour les brasseurs.

La combinaison  a donné une orge à larges épis de haute qualité,  avec des tiges relativement courtes, ce qui a aidé à la  protection du grain contre des vents et des tempêtes. De plus , il offrait des rendements élevés aux agriculteurs, d’excellents grains aux malteurs, et il pouvait être cultivé dans un sol plus diversifié que l’orge brassicole Chevallier  populaire à cette époque. Pour la toute première fois, les agriculteurs avait accès à une variété d'orge « uniforme et stable ». le Dr Edwin Sloper Beaven avait compris que l'hybridation pouvait surmonter les faiblesses des variétés communes « Landrace ».

Parallèment aux recherches du Dr Beaven, Herbert Hunter, du ministère de l'Agriculture de Dublin, poursuivait des recherches identiques  sous le parrainage de la société Guinness. C’est à la demande de Guinness que Hunter collabora avec le Beaven pour se parfaire et créer aussi sa proche souche Irlandaise en 1908 : Spratt Archer.

Plumage Archer s'est répandu jusqu'en Écosse, s'imposant à la fois comme une variété de distillation appropriée  aussi à la brasserie.

De nos jours la production commerciale de Plumage Archer se maintient, bien qu'à très petite échelle. Cette production a attiré l'attention de l'industrie de la distillation .Il semblerait que les orges contemporaines deviennent de moins en moins aromatique au fur et à mesure que les phytogénéticiens  augmentent les qualités agronomiques. Ainsi, les distillateurs semblent  ainsi  se tourner  vers  variétés antérieures. Ce qui a été certainement le cheminement de Celtic Whislky Distillerie qui pourront me confirmer s’ils me lisent.

note de dégustation de la distillerie

La note de dégustation de la distillerie est alléchante:

« Une explosion fruitée vous ravira dès le premier nez : fruits de la passion, noix de coco, banane mûre et mangue… Son attaque franche, mêlant biscuit sec, malt, vanille et fruits, envoutera vos papilles ! Pour une finale fruitée toute en fraicheur ».

La mienne va suivre en débutant par la description de la bouteille. Puis vous pourrez laisser le votre ou lire celui des autres amateurs

LA BOUTEILLE

Ma note de dégustation 

L’ŒIL

Couleur : Couleur jaune doré 

Jambes : fines

LE NEZ

D’emblée on sent de banane qui laisse la place assez rapidement à de la prune, rapidement suivie par des poires Williams . Puis la banane mûre revient en force et restera très présente. Très brièvement du chêne et des céréales pour nous rappeler l’orge et le tonneau. Suivront une odeur vanillée marquée mélangée à de la noix de coco. Tout cela m’évoque de façon persistante une banane écrasée parfumée avec du sucre vanillée et du lait de coco. C’est bon ! Très rapidement une odeur de fleurs blanches vient se mélanger à la vanille et la noix de coco. Le whisky faisant rêver ( 2 ou 3 cl suffisent) je me dis que c’était soit une vahiné soit un tahitien qui se promenait à proximité de la « Celtic whisky distillerie » avec son collier de « tiare Tahiti ».

LA BOUCHE

En bouche des sensations de picotements , supportables, mais persistant à chaque « petite goulée » . Cela débute par  un goût de céréales qui est très rapidement suivi par des fruits (poire, noix de coco, vanille, banane verte) . Le côté exotique ira crescendo. En fin de dégustation j’ai eu une sensation très fugace salée me rappelant  que j’étais en Bretagne  et non pas sous les tropiques . La vahiné je n’avais donc pas rêvé !! Essayez, vous la verrez peut-être ! Juste un « wee dram » ( 2-3 cl suffisent pour la rencontrer !) , ne pas abuser.

LA FINALE 

longue avec une agréable purée de banane-vanille-noix de coco

LE VERRE

Les extraits secs du verre rappellent les céréales et la vanille

EN CONCLUSION

C’est un whisky que j’aurai volontiers acheté de nouveau s’il ne s’agissait pas d’un single cask qui va être certainement rapidement épuisé.Super, excellent. Sans aucun doute c’est un bon coup. Je vais l’explorer un peu plus ; Très bon rapport qualité prix

**** / 5   soit entre 81 et 89 /100

Je tiens à rappeler qu’en matière de whisky tout est une affaire de goût personnel et je pense que chaque bouteille peut trouver son amateur ( quoi que…)

Cela s’explique par le fait que la physiologie du goût et de l'odorat sont très complexes. L’avis de chacun a sa valeur et il n’y a pas de vérité absolue. Je sais que je n’aide pas totalement le lecteur, mais la meilleure façon de se faire une idée est de goûter. C'est pareil en matière culinaire.  Enfin, notre appréciation peut varier dans le temps à cause du contact « whisky-oxygène »  et de la physiologie  du goût qui fait que notre odorat et notre sens gustatif peut évoluer , s’affiner..

In fine si tu veux savoir si un whisky est bon, tu peux certes demander l’avis d’un autre whisky lover, cela peut-être utile, mais, avant tout, il faut que tu le goûtes !  C'est toute la magie du whisky. Slàinte Mhath !

 Barème d’Evaluation de la Whisky Lovers Encyclopediae ( version 17/12/2022)

* non merci je le trouve mauvais , plus jamais. Je ne veux plus le déguster, même pas en cocktail

** Il est moyen, a des qualités mais n’est pas à mon goût. Il a un mauvais rapport qualité/prix. A essayer en cocktail peut-être

*** Il est bon, au-dessus de la moyenne, j’en reprendrai bien un dram. Bon rapport qualité prix , je peux le recommander et l’acheter

****  Super, excellent. Sans aucun doute c’est un bon coup. Je vais l’explorer un peu plus ; Très bon rapport qualité prix

*****  Génial , exceptionnel , j’espère que j’en retrouverai lorsque la bouteille sera vide , le prix ne se discute pas

Correspondances possibles avec les notes / 100 (mais non obligatoires)

*             =60 points ou moins

**          =61-70 points

***        =71-80 points

****      =81- 88 ou 89 points

*****    =89- 90 points ou plus.