LES DANGERS DE L'ALCOOL

Le chapitre " whisky et santé" décrit l'impact du whisky sur la santé et rappelle certaines recommandations

Le chapitre "chimie : alcool" s'adresse à des lecteurs ayant déjà quelques connaissances de chimie ( ou souhaitant en avoir )

Un bon résumé du Pr. BENYAMINA

SOMMAIRE DE CETTE PAGE



1- INTRODUCTION

Le but de cette page est de vous informer sur les conséquences néfastes de l'absorption de whisky, ou d'une boisson alcoolisée en général,  dépassant ou non les limites du raisonnable  ( fixé par les sociétés savantes à 20 grs d'alcool par jour 5 jours par semaine soit  soit 2 verres standards par jour 5 jours sur 7).

En effet toute consommation d'alcool , même d'1 verre standard , comporte des risques. Plus la consommation est importante, plus le risque d'avoir des conséquences graves  sera important que cela soit à long terme ou à court terme.

Il est par ailleurs admis que toute  femme enceinte doit stopper toute consommation alcooliqueLes femmes allaitantes devraient, dans l'idéal ,  stopper toute consommation d'alcool.

Les spécialistes ont déterminé la limite raisonnable d'alcool que l'on pouvait absorber,  sans qu'il y ait de risque élevé d’entraîner une conséquence importante pour la santé. Mais il faut toujours avoir en tête  que le risque zéro n'existe pas en médecine.

L'alcool est  toxique , si on décide de "boire un verre" , il faut le faire en restant RESPONSABLE .

Selon l'OMS "L’alcool est un agent cancérogène établi et sa consommation majore le risque de plusieurs cancers, notamment ceux du sein, du foie, de la tête et du cou et de l’œsophage et le cancer colorectal. En 2019, 4,4 % des cancers diagnostiqués dans le monde et 401 000 décès par cancer étaient imputables à la consommation d’alcool."

Toujours selon l'OMS : " il n’existe aucune étude qui démontrerait que les effets bénéfiques potentiels d’une consommation légère et modérée d’alcool sur les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2 l’emportent sur le risque de cancer associé à ces mêmes niveaux de consommation d’alcool pour les consommateurs particuliers. Nous ne pouvons pas parler d’un soi-disant niveau de consommation d’alcool sans danger. Peu importe la quantité que vous buvez, le risque pour la santé du buveur commence dès la première goutte de toute boisson alcoolisée. "

Ce sujet reste cependant controversé bien de que nombreuses publications l'attestent. 

2- ALCOOLISATION AIGUE : RISQUES A COURT TERME

Une prise même unique d'alcool peut mettre en danger non seulement  la personne qui s'alcoolise, mais aussi des tiers. Tout va dépendre de la dose que vous prenez et de votre état de santé antérieur.

 

L’éthanol est  en effet neurotoxique (*) , que la consommation soit aigue ou chronique.

L’alcool contenu dans le whisky  va se retrouver rapidement dans le sang après avoir été absorbé essentiellement par la partie initiale de l’intestin grêle ( cf chimie alcool WLE ) . L'alcool contenu dans ton whisky va ainsi atteindre le cerveau en moins de 10 minutes ! 

Les signes neurologiques présentés sont très variables, allant d’un simple état d’ébriété (*) au coma en passant par un état d’’ivresse avec agitation. (cf tableau ci-contre).Des variations individuelles peuvent exister .

 

Les symptômes s’expliquent par  une action de l’alcool sur les neurotransmetteurs du système nerveux central entrainant diverses fonctions cérébrales : les émotions , le comportement, la motricité , la vision ,  la température et la respiration. A titre d'exemple :

Symptomatologie fonction de l'alcoolémie 

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  • l’acuité visuelle va très rapidement diminuer et le champ visuel va se rétrécir (vision tubulaire). De plus, suite à une prise d’alcool, lorsque les yeux suivent une voiture qui s’approche, la coordination des muscles de la vision sera affectée et l’évaluation d’un éventuel danger biaisée . Le danger sera d’autant plus grand que le conducteur n’aura pas conscience de son état .
  • L’attention, la concentration, la capacité de discernement et de jugement sont altérés  : le « goût du risque » s’accroît.
  • Le temps de réaction augmente : pour une alcoolémie de 0,8 g/l le temps de réaction sera  rallongé de 30 à 50% par rapport à celui d’une personne qui n’a rien bu !
  • Les effets  néfastes pourront être ressentis , encore à tord ,  comme étant positifs , et ce dans les premières minutes qui suivent l’ingestion d’alcool . La personne peut, de ce fait,  incitée à augmenter la prise d’alcool ,  les symptômes vont s’aggraver entrainant des émotions négatives et un comportement inapproprié.

 

Il faut noter que ces effets vont  dépendre de l’état d’esprit du moment ayant précédé la prise d'alcool . Si la personne est triste ou en colère avant de boire, prendre un peu d’alcool peut rendre , certes de meilleure humeur, mais cet effet va ensuite s’inverser .  La personne va  se retrouver rapidement plus triste ou plus  en colère qu’avant la prise d'alcool  entrainant des comportements totalement inadaptés.

 

Les altérations  progressives des fonctions cérébrales vont  aussi dépendre de la quantité d’alcool ingérée . On va passer d’un état d’ébriété légère à un état d’ivresse majeur puis à un état de coma éthylique  qui peut aboutir au décès. ( revoir le tableau )

Les chiffres indiqués  dans le tableau ci-dessus varient selon l’addiction à l’alcool  et la physiologie de chaque individu . Ils décrivent les symptômes d’un sujet n’ayant pas d’addiction installée qui ingérerait de l’alcool de façon non raisonnée.

Chez les enfants et les adolescents, le risque de décéder des conséquences d’une surdose d’alcool existe à des taux plus bas que mentionné dans le tableau.

Complications possibles d’une intoxication alcoolique aigue:

Les complications sont nombreuses . En plus de tout ce qui vient d'être décrit on peut retrouver : des troubles digestifs avec vomissements et diarrhée , des troubles du rythme cardiaque, une baisse de la tension artérielle , parfois importante ,une  baisse de la température du corps , dépression respiratoire . Peuvent  ensuite apparaitre des infections pulmonaires dues à l’inhalation de vomissements , des convulsions , des actes de violence extrêmes , des hypoglycémies ( baisse du sucre sanguin) , des troubles de l’équilibre acido-basique et de nombreux autres  troubles  dont le décès.

3- ALCOOLISATION CHRONIQUE : RISQUES A LONG TERME

La consommation régulière , excessive, de boissons alcoolisées avec impossibilité de contrôler sa consommationce que l’on appelle alcoolisme chronique ou alcoolodépendance , entraîne des complications sévères sur le plan  social, physique et mental.

3-1 Les conséquences  sociales

Les conséquences  relationnelles avec l’entourage (familial ou non)  de l’alcoolisation aigue ou de l’alcoolisme chronique sont surtout liées aux modifications  comportementales qui en résultent. On peut citer:

  • Violences (intra-familiale ou non) verbales , physiques , sexuelles, psychologiques .
  • Baisse des performances professionnelles, scolaires, universitaires , absentéisme, chômage, divorce, isolements et/ou abandons 
  • infractions contraventionnelles , délictuelles ou criminelles (prison).  

La fréquence et la sévérité des conséquences sociales de l’alcoolodépendance sont très souvent proportionnelles à la quantité d’alcool consommée.

3-2 Les conséquences  physiques  et psychiques.

Voici sur le document à droite, une liste non limitative des maladies pouvant être provoquées et/ ou aggravées par l'alcoolisme chronique

4- LA FEMME ENCEINTE OU ALLAITANTE ET ALCOOL

Autant le problème, pour une femme enceinte est simple, il ne faut pas boire une goutte d'alcool pendant toute la grossesse , autant c'est un peu plus complexe pour une femme qui allaite. En effet de nombreuses précautions existent et SEUL VOTRE MEDECIN PEDIATRE, VOTRE OBSTETRICIEN  OU VOTRE SAGE-FEMME , POURRONT VOUS CONSEILLER  CHAQUE FEMME ETANT UN CAS PARTICULIER. 

Je vous indique quelques lignes d'information mais en aucun cas vous devrez prendre seule la décision de d'absorber une boisson alcoolisée ne serait-ce qu'un verre d'alcool en période d'allaitement et certainement pas après avoir lu sur un site internet ou vu une video sur You Tube ou autre.

4-1 La femme enceinte 

Lorsqu’une femme enceinte consomme de l’alcool, le fœtus de l'enfant qu’elle porte va aussi consommer cet alcool . En effet , le système circulatoire de l'enfant étant directement relié  à celui de sa maman par l'intermédiaire du placenta .  Or le placenta n'est pas un filtre  et  l'alcool présent dans le sang de la maman va se retrouver dans le système circulatoire de l'enfant à naître. 

 Cette consommation d'alcool est  délétère pour le fœtus qui , de plus , n’a pas la capacité de métaboliser l'alcool, ne serait ce que partiellement,   puisque son foie n'est pas totalement fonctionnel.

Action de l'alcool sur le placenta

Il est connu de longue date que la consommation d’alcool au cours de la grossesse altère non seulement le développement du placenta   mais aussi son  fonctionnement .

Une consommation d’alcool pendant la grossesse provoque ainsi une diminution du poids du placenta , une vasoconstriction des vaisseaux ( les vaisseaux se contractent)  mais aussi une altération des sécrétions hormonales.

Il est vivement recommandé de ne pas consommer d’alcool pendant toute la durée de la grossesse afin d’éviter toute toxicité pour l’enfant à naitre. Dés qu'une femme décide d'enfanter elle doit stopper toute consommation d'alcool.

CHASSEZ VOTRE HONTE !!

Cliquez sur l'image de gauche !

Les gynécologues - obstétriciens, les pédiatres  ,les médecins généralistes , les sages-femmes  , les infirmiers et infirmières insistent pour que les futures mamans n'hésitent pas à déclarer leur consommation d'alcool, quelque soit son degré  .

Les  soignants ne sont pas là pour vous juger mais pour vous soigner . 

Quelles conséquences pour l'enfant ?

Selon le niveau et la durée d’alcoolisation de la femme pendant sa grossesse, les conséquences sont variables : avortement spontané, accouchement prématuré, naissance d’un enfant mort-né, malformations, séquelles multiples , retard dans le développement physique, neurologique et psychologique…

Les troubles des acquisitions sont variables. Ils vont dépendre de l’atteinte cérébrale du nouveau né  et du contexte environnemental. Il existe des difficultés d’apprentissage scolaire ,des troubles d’attention , des troubles de la mémoire à court terme,  des troubles du langage  qu'il s'agisse de l’expression ou la compréhension. On découvre aussi des troubles du  comportement plus ou moins graves ,et bien évidemment un retentissement sur l’apprentissage scolaire.

On décrit un  syndrome d'alcoolisation fœtale lorsqu'une alcoolisation existe pendant la grossesse  qui peut associer à des stades divers 

  • un retard de croissance qui apparaît en général en milieu de grossesse
  • des malformations diverses 
  • une atteinte du système nerveux central
  • une dysmorphie crânio-faciale 

Il ne faut pas attendre que l'équipe médicale pose le diagnostique . Si vous ne pouvez pas affirmer que vous ingérez zéro alcool , parlez en à votre obstétricien  , à votre sage -femme ou à votre généraliste  , si vous êtes plus à l'aise avec lui , voir à votre infirmière  ou infirmier qui peut vous aider à transmettre les informations à vos autres soignants.

Il existe des tests qui peuvent permettre de dépister un grand nombre d'anomalies fœtales  et plus tôt ces anomalies seront diagnostiquées moins elles évolueront ( si vous stoppez votre consommation d'alcool) 

4-2 La femme allaitante

L'alcool que vous ingérez passe dans le lait maternel et le taux d'alcool de votre lait sera sensiblement équivalent à celui de votre sang .

Cela veut donc dire que si vous donnez une tétée alors que vous avez de l'alcool dans le sang , votre bébé va lui aussi boire de l'alcool ce qui est totalement contre-indiqué  car dangereux pour lui.

Ainsi dans l'idéal , il faudrait continuer la conduite que vous avez adopté pendant la grossesse : ne pas boire d'alcool en période d'allaitement.

Si cette situation ne vous convient pas, ce qui serait bien dommage,  contrairement à la grossesse , il existe une porte de sortie . Cette porte de sortie est de donner la tétée uniquement  lorsque vous aurez la certitude que votre lait ne contiendra pas d'alcool. Pour ce faire :

  1. Après chaque absorption d'alcool , quelque soit la quantité , vous devrez attendre entre 2 et 3 heures avant de donner une tétée .
  2. Tout en respectant le nombre de tétées  et la fréquence qui a été fixée par votre pédiatre . Evidemment il ne faut cacher à vos médecins, pédiatre inclus , que vous désirez faire des écarts .
  3. Ne pas suivre seule et sans soutien les conseils glanés sur les  réseaux sociaux ou sites web (WLE inclus !).   mais ceux de votre pédiatre qui seul connait votre enfant. J'ai été sur des réseaux sociaux à votre place : sur 5 conseils donnés sur 5 sites différents j'en ai trouvé 1 seul valable  .

Si vous décidez de boire de l'alcool pendant l'allaitement , pour le bien de votre bébé , je ne peux que vous engager à ne pas boire tous les jours, seulement pour une occasion importante , pas plus d'un verre standard, et surtout  parlez en au pédiatre qui suit votre bébé. L'allaitement que vous avez choisi de faire n'est-il pas plus important que ce verre d'une boisson alcoolisée que vous aimeriez boire ?

Certaines femmes choisissent de tirez leur lait . Si vous le souhaitez parlez en à votre pédiatre ! Dr Patoche

5- QUE VEUT DIRE  « BOIRE DE Façon RESPONSABLE » ?

Avant tout, il faut  comprendre et accepter  que boire de l'alcool, tout en restant sous la limite  " raisonnable " entraîne  malgré tout des  effets indésirables qui , si vous ne restez pas responsable, vont entraîner des conséquences néfastes à  sur votre physiologie  et/ou à autrui. Donc même une petite quantité est néfaste et ce malgré les anciennes recommandations.

Les conseils qui sont divulgués actuellement  par les autorités sanitaires permettent juste de trouver un compromis entre " se faire plaisir " en dégustant ( je ne parle pas de boire ) sans dépasser une limite qui sera trop mauvaise pour la santé. Mais même un verre de 3 cl d'un verre de whisky titrant  à 40° a une action négative sur la santé. Mais le risque d'avoir un problème restera limité ( si vous ne conduisez pas tout de suite ...)

Boire de façon responsable c'est 

  1. Boire  une quantité qui sera toujours en dessous de la limite raisonnable
  2. Avoir conscience  que , du fait des effets indésirables de l'alcool , vous devenez dangereux pour vous même ou pour autrui en absorbant de l'alcool
  3. Se souvenir que les effets indésirables ne sont pas toujours perceptibles pour la personne qui ingère de l'alcool.
  4. Arrêter de boire lorsque vous avez atteint la limite raisonnable
  5. Manger et boire  1 verre d'eau pour 1 verre d'alcool,  car votre corps a besoin d’être réhydraté et de reprendre de l’énergie. 
  6. Ne conduire aucun véhicule ou engin après l'absorption d'alcool
  7. Vous faire accompagner par un tiers qui n'a pas bu , comme c'est l'habitude dans certains pays
  8. Écouter vos amis quand ils vous disent que vous avez trop bu   car vous  n’êtes pas le mieux placé pour juger de votre état
  9. Vous êtes enceinte ou vous allaitez ,:

Pour les femmes enceintes il est admis  qu'elles doivent stopper toute consommation alcoolique  compte tenu des graves conséquences qu'il peut y avoir chez l'enfant à naître.

Une femme qui émet le désir d'avoir un enfant doit stopper toute consommation d'alcool.

Si une femme a bu de l'alcool sans savoir qu'elle était enceinte  elle doit  arrêter de boire de l'alcool et rapidement en parler à son médecin .

Les  femmes allaitantes devraient, dans l'idéal ,  stopper toute consommation d'alcool.  

6- REFERENCES

7- QUELQUES VIDEOS


Renvois du texte (*) 

* Neurotoxique : La neurotoxicité peut se définir par la capacité que possède une substance à induire des effets néfastes dans le système nerveux. Celui-ci se divise en système nerveux central (SNC) et système nerveux périphérique (SNP). Le SNC est situé dans la boîte crânienne et la colonne vertébrale. Il comprend le cerveau, le tronc cérébral et la moelle épinière

* Ebriété Comportement anormal qui peut précéder l'ivresse : sensation légère d'étourdissement et de vertige, avec ou sans excitation, manque de coordination des idées et des gestes.
Les troubles neuropsychiques qui caractérisent l'ébriété comportent des signes d'incoordination motrice, une démarche ébrieuse, des mouvements mal coordonnés, associés à des troubles cognitifs marqués (mauvaise exécution des tâches complexes, parole pâteuse, idées confuses). L'ivresse se caractérise par un état d'excitation psycho-motrice majeure


8- BLOG   ( en cours de construction) 

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Vous pouvez aussi contacter  Alcool -Info -Service .fr   attention service en français

8-1 ECHANGES ENTRE NOUS AUTOUR DES DANGERS DE L'ALCOOL    

Tout propos  écrit dans ce blog qui ne conviendrait pas au respect et à la tolérance d'autrui sera retiré . On peut ne pas être d'accord entre nous  tout en restant respectueux.   Quelle langue utiliser ? Beaucoup de mes lecteurs ne sont pas francophones. Par mesure de simplicité il me semble préférable , quand vous le pouvez , d'utiliser le français ou l'anglais . Sinon des sites de traduction existent ...